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Témoignages
Publié; le 14 décembre 2021 | Laurence

Compte rendu d’entretiens avec des AESH

Rencontre avec 4 AESH
Aujourd’hui, nous sommes allés échanger avec 4 collègues AESH, A. L., S. et K..
Voici leur témoignage, à la fois sur leurs conditions de travail en général, mais
également sur des situations extrêmement difficiles auxquelles elles peuvent être
confrontées.

L. : Nous voulons être vraiment formées.
A. : La formation, c’est important, notamment sur les différents handicaps des
enfants.
S. : Oui mais attention, il y a souvent un décalage entre le discours tenu et la réalité
du terrain. Il est en général impossible de mettre en place ce que l’on nous dit. Et
puis les formations devraient permettre d’être mieux considérer, de voir nos carrières
évoluer, comme nos salaires.
K. : On n’a pas forcément le matériel adapté pour s’occuper correctement des
enfants, ni les locaux.
A. : Au tout début, quand j’ai commencé, les enfants avaient beaucoup plus
d’heures.
K. : Aujourd’hui, on peut se retrouver avec 5 ou 6 enfants à suivre.
L. : On ne peut pas s’occuper correctement des enfants dans ces conditions.
S. : La mutualisation, c’est une catastrophe.
L. : on a un enfant en ULIS, ce n’est pas sa place, il devrait être dans un
établissement spécialisé.
A. : Il prend la place d’un autre enfant.
S. : Il y a des endroits spécialisés qui pourraient l’aider, mais ici, ce n’est pas adapté..
L. : Il est violent, il ne parle pas.
A. : Il n’a pas de masque, il touche à tout, il bave. On est en contact très proche avec lui. On ne peut pas garder de distances.
A. : Il y a quelques temps, il venait avant la récréation, c’était impossible de s’en
occuper. C’était très lourd. Trois heures de suite, avec la récréation, c’est l’enfer. Je
rentrais chez moi, j’étais mal, j’en pleurais. J’ai dit que je refusais de le prendre
tellement il était dur. C’est pour ça que maintenant, on se relaie pour s’en occuper.
On fait un roulement pour le garder à tour de rôle.

L. : Maintenant, on est 3 à le surveiller, on n’arrive pas à le gérer. Et il ne vient plus
que de 15h30 à 16h30. On ne le fait pas travailler, ce n’est pas possible.
S. : Il met tout à la bouche, les cailloux, les déchets des poubelles. Il essaye de
s’enfuir. Si jamais il est en classe, il dérange sans cesse les autres.
L. : Il y a quelques temps, quelque chose de grave s’est produit.
S. : Il me cherchait, il me visait.
A. : Il essayait de te frapper, de te mordre.
S. : Il m’aime bien, mais quand il est en crise, il se retourne contre moi. Je me suis
sauvée de la classe.
L. : On s’est mis à trois pour essayer de le sortir dehors. C’était impossible.
A. : Je suis venue donner un coup de main pendant que la directrice appelait l’IEN.
L. : Le SAMU ne voulait pas se déplacer.
A. : On essayait de le tenir. Il m’a regardé et m’a mordu. Trois minutes. Il ne lâchait
pas. J’ai crié, j’étais tétanisé.
L. : J’ai ouvert sa bouche de force pour qu’il lâche.
A. : Après, je ne pouvais plus m’en occuper. Là je l’ai repris, mais je mets des
manteaux épais parce que j’ai peur. J’ai besoin d’être protégée.
S. : Quand je m’occupe de lui, je mets d’autres vêtements. Je mets aussi des
chaussures pour courir, si il faut le rattraper.

N’hésitez pas à nous contacter en cas de difficultés, nous sommes là pour vous aider, vous accompagner.

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